« Pour notre aimable Directeur »1Un bon fieu, qu’avait d’la fortune,Obéissant à son grand cœur,Fit construire un’ maison communePour des vieux qu’étaient dans l’malheur.« J’supprim’rai pas tout’ la misère,Disait-il, mais, en f’sant c’que j’peux,Quelques déshérités d’la terre,Voyant l’ciel plus clément pour eux,Viendront, à la maison Debrousse,Se la couler douce,Se la couler douce,Se la couler douce en attendantLe jour de leur enterrement ».Se la couler douce,Se la couler douce,Se la couler douce en attendantLe jour de leur enterrement ».— Mais, par la BibleL’plus tard possible :Pour trépasser,Pas besoin d’se presser.2Et depuis, septuagénaires,On nous héberge en ces châteaux,Habillés comme des notaires,Couchés comme des aristos ;Nourris comme gens d’ambassade,Libres comme l’oiseau dans l’air,Bien soignés quand on est malade ;Enfin, tranquille en son hiver,On peut, à la maison Debrousse,Se la couler douce,Se la couler douce,Se la couler douce en attendantLe jour de son enterrement.On peut, à la maison Debrousse,Se la couler douce,Se la couler douce,Se la couler douce en attendantLe jour de son enterrement.— Mais, par la Bible !L’plus tard possible :Pour trépasser,Pas besoin d’se presser.3Se sentant, parfois, un beau geste,Le Vieux, que Nature a doté,Trouve, ici, bon gîte et… le reste :N’est-ce pas la félicité ?Cerveaux étroits, censeurs moroses,Allez, critiquant sans raison ;Chantant le Bien en toute chose,Nous célèbrerons la Maison :Heureux de pouvoir, à Debrousse,Nous la couler douce,Nous la couler douce,Nous la couler douce en attendantLe jour de notre enterrement.Heureux de pouvoir, à Debrousse,Nous la couler douce,Nous la couler douce,Nous la couler douce en attendantLe jour de notre enterrement.— Mais, par la Bible !L’plus tard possible :Pour trépasser,Pas besoin d’se presser.4À l’abri des noires misèresNous sommes les rares élus,Mais combien de nos pauvres frèresNe connaissent que des refus !C’est que la détresse est immenseEt, malgré les cœurs généreux,Impuissante est la Bienfaisance.0, mes amis ! les malheureux :Je voudrais vous voir, à Debrousse,Vous la couler douce,Vous la couler douce,.Vous la couler douce en attendantLe jour de votre enterrement.Je voudrais vous voir, à Debrousse,Vous la couler douce,Vous la couler douce,.Vous la couler douce en attendantLe jour de votre enterrement.— Mais, par la Bible !L’plus tard possible :Pour trépasser,Pas besoin d’se presser.
Ce vieux-là mérite une majuscule (NdA).