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Chanson de printemps

Bizeau, Eugène


Texte d’Eugène Bizeau (1911). Musique d’Auguste Fay.


1
Quand faisant mourir la saison des froids,
Au-dessus de nous le soleil s’enflamme ;
Quand ses gais rayons chassent les effrois
Que les jours d’hiver nous jettent dans l’âme ;
Quand la fleur s’entrouvre au long des buissons
Où nichent le merle et la tourterelle.
Quand le printemps chante au bec des pinsons,
La nature est belle !
 
2
Quand l’azur des cieux, limpide, éclatant,
Fait valoir l’éclat des brillants stellaires ;
Quand le doux zéphyr exile, en chantant,
L’aquilon maussade aux zones polaires ;
Quand des étourneaux le tourbillon fol
Croise en nos vallons la brune hirondelle ;
Quand l’abeille aux champs reprend son envol,
La nature est belle !
 
3
Quand la rouge fleur des coquelicots
Empourpre le sol de toute la plaine ;
Quand le rossignol à tous les échos
Jette la douceur de sa cantilène ;
Quand des foins coupés l’agreste senteur
Parfume le cœur de la pastourelle ;
Quand l’air se fait pur ; le bois chuchoteur,
La nature est belle !
 
4
Quand l’eau du ruisseau coule en murmurant
Toute sa tendresse au jonc qui l’ombrage ;
Quand les verts épis qui sortent du rang
Font au paysan reprendre courage ;
Quand Floréal clame à l’aveugle, aux sourds,
Que tout rajeunit et se renouvelle ;
Quand revient enfin le temps des amours,
La nature est belle !

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Paru dans :
Bizeau, Eugène. — Les Chansons qui passent… / mus. Auguste Fay. — Paris : La Muse rouge, 1911. — 8 p.