Ce que nous voulons, nous, les gueux moroses,Qui, le front penché, toujours cheminons,C’est l’avènement de l’état de chosesQui de l’harmonie épandra les rosesOù tonne aujourd’hui la voix des canons.Ce que nous voulons,C’est la joie immenseD’aimer librement comme les pinsons,Qui, lorsqu’au printemps tout recommence,Chantent du plaisir,La douce romanceEn faisant leur nidsDans les verts buissons.Ce que nous voulons, nous les réfractaires,Nous les négateurs de toutes les lois,C’est que le soleil des temps libertaires,Mûrisse les fruits de toutes les terresPour les torturés de toutes les croix.Ce que nous voulons, c’est qu’en ce bas monde,Où triomphe le mal indompté.Belle comme l’or de la moisson blondeEt comme Aphrodite au sortir de l’onde,Sur tous les humains règne la bonté.
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Ce que nous voulons
Bizeau, Eugène
Texte d’Eugène Bizeau (1911). Musique d’Auguste Fay.
http://anarlivres.free.fr/pages/biblio/complements_texte/ChansonsBizeau.html
Paru dans :
Bizeau, Eugène. — Les Chansons qui passent… / mus. Auguste Fay. — Paris : La Muse rouge, 1911. — 8 p.
Paru aussi in :
Bizeau, Eugène. — Eugène Bizeau a 100 ans : chansons et poésie / éd. Christian Pirot ; présentation Robert Brécy. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1983 (p. 56).