1Un beau jour, un pauvre gaminL’âme pleine d’insoucianceCommet un futile larcinImputable à l’inconséquence.Si son père a de la fortuneLes magistrats souriront de pitié,Mais s’il est un fils d’ouvrierOn l’enverra jusqu’à la « vingt et une »Dans un de ces bagnes mauditsOù l’on torture les petits.(Refrain)Honte aux bourreaux de l’enfance,Lâches créateurs de souffrance !Écoutons la malédictionS’élever des maisons de correctionParents on torture vos gosses !Entendez leurs plaintes atroces.Honte à leurs chaouchs malfaisants.Abolissons tous les bagnes d’enfants !2Traités plus durement qu’un chienL’enfant est mis au rang de bêteEt l’arbitraire du gardienSait lui faire courber la tête.Dans la salle de disciplineIl marchera des dix heures durantEt s’il tombe épuisé, mourant,C’est le cachot, voire la crapaudine.Lors, appelant : Maman ! maman !Il verse des larmes de sang.refrain3Comme au bagne, en ces lieux mauditsRègnent les mœurs les plus infâmes,Rentrés innocents, les petitsVerront se pervertir leurs âmes.Et quand enfin de la géhenne,Ayant fini leur temps, ils sortirontBeaucoup trop d’entre eux connaîtrontOu Biribi, la Centrale, ou Cayenne.Car les maisons de correctionSont des antres de perditionrefrain
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Les Bagnes d’enfants
Loréal, Louis
Texte de Louis Loréal (1927 ?). Musique par Eugène Bernard.
Publié aussi dans le recueil nº 15 (1927) de Nos chansons (1920-1930) de La Muse rouge.
Paru aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 163).