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La Commune

anonyme


Texte anonyme (1876 ?). Sur l’air « Les Carriers » de Pierre Dupont.


Portant le droit sur ses vastes épaules,
Haïssant Christ et maudissant l’autel,
La République allait au sein des Gaules
Ouvrir un monde au peuple universel ;
Quand d’un Judas, la formidable escorte,
Pour l’étouffer, prèle ses bras félons,
Disant soldats : scalpez la grande Morte
Et dans sa peau taillez-vous des galons.
 
Refrain
Le sang rougissant les rivières,
Des tyrans à frapper leur fureur,
Peuples effacez vos frontières
Et vous phalanges guerrières,
Rendez le fer au travailleur
Rendez le fer au travailleur.
 
Fou, partout feu, le bruit des canonnades
Fait tressaillir la vaillante cité,
Peuple en avant, c’est dans les barricades
Que l’avenir coche la Liberté ;
Si des tyrans, l’insolente parole,
Pour commander prend la voix dos canons,
Sur leurs palais fan jaillir le pétrole,
Contre les rois toua les moyens sont bons.
 
refrain
 
Quand les obus allumaient l’incendie,
Comme un falot aux portes du trépas,
À toi Commune, à ta longue agonie,
La France entière était là l’arme au bras ;
Soin donc esclave ! Ô vile valetaille !
Mais si tes fers éveille tes remords,
Maudis au moins la clique de Versailles
Qui fit Paris capitale des Morts !
 
refrain
 
Quatre contre un, capitulards infâmes,
Épargnez donc ces glorieux mutins,
Assassinez les vieillards et les femmes,
C’est votre état, faites des orphelins ;
Si des martyrs expirants sur ses dalles
Vous adressaient un appel fraternel,
Tuez encore, il voua reste des balles
Pavots de plomb du sommeil éternel.
 
refrain
 
Géant de bronze, âme de la bataille,
Repose-toi sur l’herbe de remparts,
Laisse le droit se guérir de l’entaille
Que les boulets ont fait de toutes parts ;
Va-t’en bien loin, ô victoire affamée,
Va dévorer laurier et croix d’honneur,
Quand verrons-nous la République almée,
L’or au travail et la poudre aux mineurs.
 
Des plaines aux montagnes,
Du village à la cité
Peuple effacez vos frontières
Et vous phalanges guerrières
Rendez le fer au travailleur. (bis)

Plusieurs versions peuvent différer. Ainsi le 2e vers :


Paru aussi in : Le Mirabeau : organe des sections wallonnes (1867-1880), nº 400 (18 ∞mars 1877).

Paru aussi in : La Révolte des affamés, nº 7 (11 juillet 1886).

Paru aussi — sous le titre « Fin de la Commune » — dans Le Combat de Roubaix-Tourcoing (1906-1906), année 1, nº 5 (25 mars 1906).

Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 55-56).


Record : Bartel, Simone. Simone Bartel chante la Commune de Paris