Quand les heur’s a tomb’nt comm’ des glas,La nuit quand i’ fait du verglas,Ou quand la neige a’ s’amoncelle ?À la Chapelle,On a frio, du haut en bas,Car on a ni chaussett’s, ni bas ;On transpir’ pas dans la flanelle,À la Chapelle,On a beau s’payer des souliers,On a tout d’même frisquet aux pieds,Car les souliers n’ont pas d’semelle,À la Chapelle,Dans l’temps, sous l’abri, tous les soirs,On allumait trois grands chauffoirs,Pour empêcher que l’peuple i’ gèle,À la Chapelle,Alors on s’en foutait du froid !Là-d’ssous on était comm’ chez soi,El’ gaz i’ nous servait d’chandelle,À la Chapelle,Mais l’quartier d’venait trop rupin,Tous les sans-sou, tous les sans-painRadinaient tous, même ceux d’Grenelle,À la Chapelle,Et v’là porquoi qu’l’hiver suivant,On n’nous a pus foutu qu’du vent,Et l’vent n’est pas chaud, quand i’ gèle,À la Chapelle,Aussi, maint’nant qu’on a pus d’feu,On n’se chauffe pus, on grinche un peu…I’ fait moins froid à la Nouvelle,Qu’à la Chapelle.
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À la Chapelle
Bruant, Aristide
Texte et musique d’Aristide Bruant (1888 ?).
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k921408v
Chanson parue dans : Bruant, Aristide. — Dans la Rue : chansons et monologues : vol. 1 ; Ill. Steinlen (A. Bruant, 1889, p. 179).
Chanson aussi parue dans La Sociale nº 33 (22-29 décembre 1895) avec comme surtitre « Dans le rue ».