1Papa, le fils à la RaymondeAu travail s’est pas prodigué :Moi, j’étais déjà fatiguéLe jour où je venais au monde.2Enfant, je méprisais les gradesEt les palmarès d’écolier ;Bref, étant peu franc du collierJe mouchardais mes camarades.3Plus tard, je faisais la navetteDans plus de trent-six métiers.Puis, chez un couple de rentiers,J’entrai pour vider la cuvette,4Ce que je portais n’est point d’ambreEt parfois ça rime avec… tron,Bah ! le marteau d’un forgeronPèse plus lourd qu’un pot de chambre.5À vingt ans, la loi militaireM’appela ; loin de déserter,Héroïque, on me vit porterNon le flingot mais le clystère.6S’il fallait défendra la FrrranceSans avoir l’esprit conquérant,On me verrait au premier rangMais en qualité d’ordonnance.7Le prolétaire que l’on triche,Sur ses vieux jours manque de pain.Vive le métier de ScapinOù sans trimer on devient riche.8Mon maître donnant sans mesure,Parfois n’a plus mémo un denierMais grâce à l’anse du panier,Moi, j’e l’oblige avec usure.9L’Éternel, ouvrier habile,A !remaillé six jours, c’est peu !C’est donc imiter le bon dieuDe ne pas se faire de bile.10Puisque l’Institut récompenseLà courbette à dos que veux-tu,Je concours aux prix de vertuQue J’ai mérité, je pense.refrainJe suis l’ennemi du turbin,Aussi je me suis fait larbin,
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Le Larbin
anonyme
Texte anonyme (1899). Sur l’air « Faut de la vertu, pas trop n’en faut ».
Paru dans Le Père Peinard, 2e série, nº 122 (19-26 février 1899).