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Petit troupier

Job


Texte de Job (1898). Sur l’air « À Biribi ».


Au premiers frimas de l’année,
Petit soldat !
Il faut quitter ta fiancée
Et ton état
Pour aller courber ton échine
Au dur métier
Et ployer sous la discipline,
Petit troupier (bis)
 
Souvent l’bourgeois bien patriote,
Un triste outil !
N’a jamais porté la capote
Ni le fusil
Il clam’ le brio militaire
À plein gosier.
Mais pour rien n’voudrait d’l’ordinaire
Du p’tit troupier (bis)
 
Adieu les belles envolées
De tes vingt ans !
Voici dans l’enfer des chambrées
Les hurlements,
Les aboiements archi-loufoques
De l’officier.
N’discut’ pas ses ordres baroques
Petit troupier ! (bis)
 
Le galonné d’bonne famille
Ou parvenu,
Fier de l’épaulette qui brille
Se croit tenu
D’t’écraser d’son outrecuidance
Fils d’ouvrier !
Et d’te cracher son insolence
Petit troupier ! (bis)
 
Souviens-toi que sous l’uniforme
Tu “n’es plus Toi”
Un code implacable t’informe
De “par la Loi”
Que tu dois souffrir et te taire
Sans rouspéter,
Au besoin fusiller ton père
Petit troupier ! (bis)
 
Et quand au jour de la bataille
Tu trinqueras,
Tu marcheras sous la mitraille
Pour des rastas,
Qui pour préserver leurs demeures
Leur train princier
Se battent l’œil que tu meures
Petit troupier ! (bis)

Paru dans Le Père Peinard, 2e série, nº 65 (du 16-23 janvier 1898).