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Au lieu d’un pauv’ petit pompon (chanson de route)

Couté, Gaston


Texte de Gaston Couté (1910). Sur l’air « tu n’manieras pas mes tétons ».


« Voici que le pompon disparaît par ordre du ministre de la Guerre. On parle de le remplacer par le plumet »
Les Journaux

C’est ben l’cas d’dir’ nom d’un pompon !
Que l’Minisse i-songe au troufion,
C’est ben l’cas d’dir’ nom d’un pompon !
Que l’Minisse i-songe au troufion,
Puisque grâce à sa décision :
Je port’rai, tu port’ras
Nous port’rons un plumet haut d’ça,
Au lieu d’un pauvr’ petit pompon
tontaine
Au lieu d’un pauvr’ petit pompon
ton-ton !
 
Ça n’empêch’ra pas l’adjudant,
D’nous engueuler, d’nous foutr’ dedans
Ça n’empêch’ra pas l’adjudant,
D’nous engueuler, d’nous foutr’ dedans
Mais c’est égal en attendant
Je port’rai, etc.
 
Ben sûr que ça n’nous mettra pas
Deux liards de graiss’ dans notr’ rata,
Ben sûr que ça n’nous mettra pas
Deux liards de graiss’ dans notr’ rata,
Mais pour se r’fair’ des mauvais r’pas :
Je port’rai, etc.
 
Si d’aucuns tournent d’l’œil encor
Par la vacheri’ du Major,
Si d’aucuns tournent d’l’œil encor
Par la vacheri’ du Major,
Pour se consoler de leur mort :
Je port’rai, etc.
 
Ça n’nous sauv’ra pas certain’ment
D’tous les sal’s vic’s du Régiment,
Ça n’nous sauv’ra pas certain’ment
D’tous les sal’s vic’s du Régiment,
Mais quand nous s’rons saouls maintenant :
Je port’rai, etc.
 
Si les rich’s s’engueul’nt, Nom de Dieu
Faudra qu’on s’batt’, nous, entre gueux
Si les rich’s s’engueul’nt, Nom de Dieu
Faudra qu’on s’batt’, nous, entre gueux
Mais quel plaisir de s’battr’ pour eux :
Je port’rai, etc.
 
En guerr’ la mitraill’ balai’ tout,
Les pompons, les plumets itou,
En guerr’ la mitraill’ balai’ tout,
Les pompons, les plumets itou,
Et puis les gueul’s qui sont d’ssous !…
Je port’rai, etc.
 
Aussi malgré c’tt’innovation,
Rien n’est changé pour le troufion,
Aussi malgré c’tt’innovation,
Rien n’est changé pour le troufion,
C’est toujours la mêm’ position :
Je port’rai, tu port’ras
Nous port’rons un plumet haut d’ça,
Au lieu d’un pauvr’ petit pompon
tontaine
Au lieu d’un pauvr’ petit pompon
ton-ton !

« Chanson satirique d’actualité » parue dans La Guerre sociale (1906-1915), 4e année, nº 52 (7-13 décembre 1910).