Avant de s’être « adapté »Lorsqu’il nichait du côtéIngrat de la barricade,Il ne fut pas toujours chicVis-à-vis de toi, Grand Flic !Poléon de Vachalcade !Il n’eut pas rien que des motsGentils pour les animauxAttachés à ton service ;Il parlait d’eux volontiersEn ces termes châtiés :Les brutes de la Police !Et même en un de ces joursOù comme de vrais amours,Cipaux et sergots besognent,Il livra de tels assautsQu’il mit sa canne en morceauxSur la hure de tes cognes !Mais à présent qu’il est là !Esclave docile et plat,Devant ta botte il se penche,Guettant les moindres regardsEt te bombardant d’égards…Ah ! tu la tiens ta revanche !Le pauvre ! il a tant besoinPour ne pas perdre son coin,Des poignes de ta flicailleQu’il n’est plus fichu d’oserUn mot pour te refuser…— Que veux-tu, vaille que vaille ?Quoi ? De Liabeuf, il te fautLa tête ?… Bien ! l’échafaudSera prêt. Donne ton heure !…Et Rochette ?… Ah oui, pardonÇa te défrise un peu : DoncQue cette affaire-là meure !…Alors, puisqu’il en est ainsiTout entier à ta merci,Ne te gêne pas, bourrique !Abuse tout à ton gré :C’est toi, chef des flics, le VraiChef de notre République !Briand peut aller s’asseoir….Sinon, nous pourrons le voir— Pauvre Excellence qui trembleTout en jouant les costauds —Te passer sa langue au dosOu… plus bas, si bon te semble ?…
(16 juillet 1910)