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Stances à la châtelaine

Couté, Gaston


Texte de Gaston Couté (date inconnue). Puis musique de Vania Adrien Sens.


Madame, c’est moi qui viens.
Moi, cela ne vous dit rien !
Je viens vous chanter quand même
Ce que mon cœur a rimé
Et si vous voulez m’aimer ?
Moi : c’en est un qui vous aime !
 
Oh ! vos mains, dont les pâleurs
Bougent, en gestes de fleurs
Qu’un peu de brise caresse ! ’
Oh ! vos beaux yeux impérieux !
Un seul regard de ces yeux
Dit assez votre noblesse !
 
Vos aïeules ont été,
Sous le grand chapeau d’été
Fleuri comme un jour de Pâques,
Marquises de Trianon,
Et moi, fils de gens sans nom,
J’ai des goûts à la Jean-Jacques !
 
Votre parc est doux et noir :
Il y ferait bon ce soir
Pour achever ce poème
Que mon cœur seul a rimé.
Donc, si vous voulez m’aimer,
J’y serai, moi qui vous aime !
 
Je chantais cela tantôt,
Aux grilles de son château.
À la fin, compatissante,
Elle dit à son larbin :
« Joseph, portez donc du pain
Au pauvre mendiant qui chante ! »