Au pays de mon jeune temps,Pays où tout m’enchante,Je m’en reviens par ce printempsQui sent bon et qui chante ;Je crois doucement rajeunirTandis que mon cœur rêveEn dénichant un souvenirDans les arbres en sève.RefrainLes doux lilas sont violets,Tout vert est le vieux saule !…J’ai voulu faire des siffletsComme quand j’étais « drôle ».Je ne savais jadis un motDe ma pauvre grammaire,Mais je savais dans un rameauTailler l’écorce amère,Et je savais par les cheminsOù le hanneton voleSifflet au nez des lendemains :Affreux maître d’école !Maintenant que me revoilàLisant comme l’on cause,Ayant appris ceci, cela,Et sachant quelque chose,Je torture en vain du lilasLa tige humide et claire,Car mes sifflets ne sifflent pas,Je ne sais plus les faire !Qu’ai-je appris dans mon livre ouvertEt qu’ai-je appris à vivres ?…Dans l’existence j’ai souffert,J’ai peiné sur mon livre !Et j’entends — (Ô jeu puérilQui m’a donné des joies !) —Siffler l’ironie de l’AvrilSans les branches qui ploient.
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Les Sifflets
Couté, Gaston
Texte de Gaston Couté. Musique d’Eugène Daulnay (1907).
Paru dans Ma revue hebdomadaire illustrée nº 20 (14 juillet 1907).