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Les Oies inquiètes

Couté, Gaston


Texte de Gaston Couté, en deux versions. Musique de Léo Daniderff (sur la 2e version) ; puis diverses musiques : Gérard Pierron (1992), Michel Desproges (2005), Philippe Le Velly (2013).


1re version

Les oies qui traînent dans le bourg
Ainsi que des commères grasses
Colportant les potins du jour,
En troupeaux inquiets s’amassent.
Un gros jars qui marche devant
Allonge le cou dans la brume
Et frissonne au souffle du vent
De Noël qui gonfle ses plumes…
 
Refrain
Noël ! Noël !
Est-ce au ciel
Neige folle
Qui dégringole,
Ou fin duvet d’oie
Qui vole.
 
Leur petit œil rond hébété
A beau s’ouvrir sans trop comprendre
Sur la très blanche immensité
D’où le bon Noël va descendre,
À la tournure du ciel froid,
Aux allures des gens qui causent,
Les oies sentent, pleines d’effroi,
Qu’il doit se passer quelque chose.
 
Les flocons pâles de Noël
— Papillons de l’Hiver qui trône —
Comme des présages cruels
S’agitent devant leur bec jaune,
Et, sous leur plume, un frisson court
Qui, jusque dans leur chair se coule.
L’heure n’est guère aux calembours,
Mais les oies ont la chair de poule.
 
Crrr !… De grands cris montent parmi
L’aube de Noël qui rougeoie
Comme une Saint-Barthélemy
Ensanglantée du sang des oies ;
Et, maintenant qu’aux poulaillers
Les hommes ont fini leurs crimes,
Les femmes sur leurs devanciers
Dépouillent les corps des victimes.

2de version

Les oies qui traînent dans le bourg
Ainsi que des commères grasses
Colportant les potins du jour,
En troupeaux inquiets s’amassent.
Un gros jars qui marche devant
Allonge le cou dans la brume
Et se hérisse sous le vent
De Noël qui gonfle ses plumes…
 
Refrain
Noël ! Noël !
Est-ce au ciel
La neige qui dégringole,
Ou fin duvet d’oie qui vole ?
 
Leur petit œil rond hébété
A beau s’ouvrir sans trop comprendre
Sur la très blanche immensité
D’où le bon Noël va descendre,
À la tournure du ciel froid,
Aux allures des gens qui causent,
Les oies sentent, pleines d’effroi,
Qu’il doit se passer quelque chose…
 
Les flocons pâles de Noël
Qui voltigent dans l’air atone,
Comme des présages cruels
Viennent assaillir leur bec jaune,
Tandis que dans la basse-cour
Des couteaux brillent et rougeoient,
Dans l’aube rouge de ce jour :
La Saint-Barthélemy des oies…