1re version
Les oies qui traînent dans le bourgAinsi que des commères grassesColportant les potins du jour,En troupeaux inquiets s’amassent.Un gros jars qui marche devantAllonge le cou dans la brumeEt frissonne au souffle du ventDe Noël qui gonfle ses plumes…RefrainNoël ! Noël !Est-ce au cielNeige folleQui dégringole,Ou fin duvet d’oieQui vole.Leur petit œil rond hébétéA beau s’ouvrir sans trop comprendreSur la très blanche immensitéD’où le bon Noël va descendre,À la tournure du ciel froid,Aux allures des gens qui causent,Les oies sentent, pleines d’effroi,Qu’il doit se passer quelque chose.Les flocons pâles de Noël— Papillons de l’Hiver qui trône —Comme des présages cruelsS’agitent devant leur bec jaune,Et, sous leur plume, un frisson courtQui, jusque dans leur chair se coule.L’heure n’est guère aux calembours,Mais les oies ont la chair de poule.Crrr !… De grands cris montent parmiL’aube de Noël qui rougeoieComme une Saint-BarthélemyEnsanglantée du sang des oies ;Et, maintenant qu’aux poulaillersLes hommes ont fini leurs crimes,Les femmes sur leurs devanciersDépouillent les corps des victimes.
2de version
Les oies qui traînent dans le bourgAinsi que des commères grassesColportant les potins du jour,En troupeaux inquiets s’amassent.Un gros jars qui marche devantAllonge le cou dans la brumeEt se hérisse sous le ventDe Noël qui gonfle ses plumes…RefrainNoël ! Noël !Est-ce au cielLa neige qui dégringole,Ou fin duvet d’oie qui vole ?Leur petit œil rond hébétéA beau s’ouvrir sans trop comprendreSur la très blanche immensitéD’où le bon Noël va descendre,À la tournure du ciel froid,Aux allures des gens qui causent,Les oies sentent, pleines d’effroi,Qu’il doit se passer quelque chose…Les flocons pâles de NoëlQui voltigent dans l’air atone,Comme des présages cruelsViennent assaillir leur bec jaune,Tandis que dans la basse-courDes couteaux brillent et rougeoient,Dans l’aube rouge de ce jour :La Saint-Barthélemy des oies…