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Le Facheux madrigal

Couté, Gaston


Texte de Gaston Couté. Musique (1907) de Marcel Legay (1851-1915).


Belle aux beaux yeux cette nuit-là,
Après danser, on s’en alla
Par les prés où le muguet pousse ;
On ne voyait, dans l’ombre douce,
Que vers luisants, à chaque pied
De houx, de fusain et d’aubier.
 
(Pardon belle, de ma sottise :
Un lourdaud qui madrigalise
Se double souvent d’un fâcheux !)
Je comparai vos jolis yeux
À ces vers luisants qui brillaient
Dans le feuillage noir des haies !
 
Cette nuit-là, belle aux beaux yeux,
Sous le buisson noir des cheveux
Moi, je voulais que vos prunelles
Soient deux lucioles jumelles
Et j’étais fier ainsi, d’avoir
Causé galamment pour un soir
 
(Pardon, belle de ma sottise :
Un lourdaud qui madrigalise
Se double souvent d’un fâcheux !)
Je comparai vos jolis yeux
À ces vers luisants qui brillaient
Dans le feuillage noir des haies !
 
Aux premiers souffles du matin
Les vers luisants étaient éteints ;
Vous prîtes une luciole
-- Ah ! la dégoûtante bestiole !
-- Ah vos beaux yeux, belle aux yeux d’or
Après qu’aura soufflé la Mort !
 
(Pardon, belle de ma sottise :
Un lourdaud qui madrigalise
Se double souvent d’un fâcheux !)
J’avais comparé vos beaux yeux
À ces vers luisants qui brillaient
Dans le feuillage noir des haies.