1Elle est à toi cette chansonToi Marianne qui sans façonNous hébergeas dans ta maisonQuand à Lausanne nous animions.Toi qui nous donnas un toit, quandLes Bétantes et les BétantsTous ces artistes intentionnésVoulaient nous taxer le loyer.Ce n’étais rien qu’une chambretteMais elle nous a chauffé le corpsEt dans nos cœurs elle chauffe encoreAussi doucement que tes couettes.2Elle est à toi cette chansonToi Marianne qui à ta façonAvec tes quatre bouts de painNous proposais un vrai festin.Toi qui organisais les restesLes croquants et les pas croquantsPour nous servir un plat digesteSouvent bien mieux qu’au restaurant.Ce n’était rien qu’une collationD’un nectar de Rhône arroséeQui dans nos cœurs faisait sonnerLes sens du met amphitryon.3Elle est à toi cette chansonToi qui chaussée de tes chaussonsEntre l’CIRA et la maisonHésitais pour cause de passion.Livres et tracts, brochures et filmsGrâce à ton coup d’œil insurgéRenvoyaient une lumière intimeSur nos pauvres corps fatigués.Ce n’était rien qu’une atmosphèreUn espoir, une communionMais tu faisais vivre nos frèresQui toujours concourent à l’union.4Elle est à toi cette chansonCar ton cri hante à foisonLa planète des rébellionsEt tant d’esprit de trublions.Sur la poussière des vieux bouquinsTu souffles tout comme une artisteEt l’on entend perlimpinpinChuchoter l’amour anarchiste.Ce n’était rien qu’un vent narquoisPour ne pas permettre l’oubliEt rêver qu’une nouvelle foisSoit renversé l’ordre établi.5Elle est à toi cette chansonMais aurions-nous perdu raisonPour n’avoir pas levé le poingJuste pour te remercier.Toi qui jamais n’applaudis quandLes croquantes et les croquantsEnterrent la révolutionSans savoir sa résurrection.Ça r’semble à rien qu’une graine d’anarMais les bourgeois sont pas peinardsEt dans leur âme ils savent encoreQue la mémoire leur fait du tort.6Toi l’hôtesse, tu est l’expertEn histoire non officielleQu’elle se raconte à travers mersEt s’empare du ciel.Ave Maria…nne !
« Chanson pour la Marianne »
