Le vieux meunier dort, au fond d’un cercueilDe chêne et de plomb, sous six pieds de terre,Et, dans le val plein d’ombre et de mystère,Le moulin repose en signe de deuil.La nuit a drapé ses murs de longs voilesCrêpes aux plis noirs et silencieux,Et sur le velours funèbre des cieuxRoulent des pleurs d’or tombés des étoiles.La voix du vent dit, dans les roseaux roux,Un hymne au bon Dieu pour la paix de l’âmeDu défunt, et l’onde égrène sa gamme,Lente comme un glas, sur de gros cailloux.Les saules ont mis leurs branches en berneAu bord du ruisseau, dans l’obscurité,Et le sentier même est comme attristéPar l’air douloureux et lourd qui le cerne.Et le vieux moulin, le pauvre moulinDont le maître est mort un matin d’automne,Gît parmi les champs, sous la lune atone,Seul et délaissé comme un orphelin.
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Le Deuil du moulin
Couté, Gaston
Texte de Gaston Koutay (Gaston Couté, mars 1897). Puis musique de P’tit Crème (1997).
Paru dans Revue littéraire et sténographique du Centre nº 8 (8 avril 1897).
Record : P"tit Crème, le. À l’auberge de la route : le P’tit Crème chante Gaston Couté