« Avec le passé détruisons le présent, pour devancer l’avenir. »
Ch. d’Avray
1Courtisane orgueilleuse et fièrePour un roi, d’amour, tu t’épris,Voulant supplanter à tout prixTa rivale de la ValièreTu jalousais avec méprisPour toi l’histoire est épineuse,Un bruit sévère se répandOn t’accuse, un roi te défend,Car tu fus une empoisonneuseToi, marquise de Montespan !2Et toi la célèbre hétaïreAccouchée un jour en prison,Épouse et veuve d’un ScarronTu t’es plus tard, sans un mot dire,Au roi mariée en second.Tu fus parmi les souverainesLa plus infâme car ton nomSe rattache par trahisonAux dragonnades des Cévennes,Toi, marquise de Maintenon !3Quatre sœurs d’illustre famille,Qui l’une après l’autre ont failli,La Lauranguais, la de Mailly,Et comtesse de Vintimille,Dont un Dubois fut le bailli.La série est par toi finie,Afin d’assouvir ton courroux,Ton alcôve ouvrit ses verroux,Tu cédas à l’ignominieToi, duchesse de Châteauroux !4Fille d’une femme galante,Du roi, tu charmas les instants,Tes pouvoirs furent ascendants.Ton ouvrage maudite amanteFut une guerre de sept ans.Dans le scandale et dans la honteCatin, ministre, tour à tour,Tu puisas en vingt ans de cour :Quarante millions pour ton compte,Toi, marquise de Pompadour !5Dans l’élégance et les fredaines,Ton esprit s’était raffiné.Ils durent te guillotiner,Toi la dernière des mondaines.De ce satyre couronné.Crachant tes vices en un râleTu mourus sans pousser un cri,Devant la mort, la peur te prit,L’échafaud fut ton dernier mâleÀ toi, comtesse du Barry !6La parole est à toi noblesse,Dont chaque titre si ronflantSort d’un lieu sale ou bien sanglant,Surtout que cela ne te blesseSi je rougis en en parlant.Mais va tourner le vent de bise,Et nos engins vont éclater,Marianne ira se porterLa dernière fille soumisePour sauver notre humanité.