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Les Vaches sont de bonnes bêtes

Jolivet, François-Henri


Texte et musique de François-Henri Jolivet (1921), harmonisation par André Thumerelle (....-1933).


1
Les vaches, ces bonnes mémères
N’ont jamais mérité, messieurs
D’être l’objet dans vos colères,
De vos quolibets ennuyeux.
Pourtant dès qu’un intrus vous fâche
Vous lui donnez stupidement
L’honorable nom de la Vache.
C’est très injuste, croyez m’en :
 
(Refrain)
Les vaches, les Vaches sont de bonnes bêtes ;
Pourquoi sous formes de gros mots,
Gens inconséquents vous êtes,
Assimiler des animaux
Égoïstes, sournois, brutaux à ces créatures honnêtes :
Les Vaches, les Vaches sont de bonnes bêtes.
 
2
Les vaches, ces bonnes femelles
Sont au service des humains,
Leurs prodigieuses mamelles,
On les triture à pleines mains ;
Leur lait, viatique suprême
Suppléant celui des nounous,
Ce n’est pas elles qui l’écrèment
Et le font payer des prix fous.
 
(refrain)
 
3
Entre elles, elles sont affables
Quand parfois on en introduit
De nouvelles dans leurs étables,
Elles les supportent sans bruit ;
Chez elles, pas de procédure,
Manigance de tribunaux,
Pour faire coucher à la dure
Autre vaches et petits veaux !
 
(refrain)
 
4
Ne leur parlez pas de police !
Ça leur donnerait de l’ennui,
Elles ignorent la malice
Qui pousse à tourmenter autrui ;
Jamais les vaches débonnaires,
(Exemple qu’il faut envier)
Ne mouchardent leurs congénères
Pour faire plaisir au bouvier !
 
(refrain)
 
5
Dédaignant nos vieilles ganaches
En leurs pompeux accoutrements,
Elles tolèrent le panache
À leur queue exclusivement ;
Il leur semblerait effroyable
D’aller gagner, troupeaux félons,
Dans le meurtre de leurs semblables
Des médailles et des galons !
 
(refrain)

Paru aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 184).