1Hier encor, c’était, pour la grand’ville,Pour le hameau, sous le beau soleil d’août.L’heure de Paix, où la vie est facile,Où, quoique dur, le travail semble doux,Quand des bandits, héros de basse-taille,Âmes de boue, en des cerveaux troublés,D’un geste bref, décrètent la BatailleOù tant de sang, hélas ! devait couler !RefrainÉcoutez la Voix des Canons !Au cri d’horreur et de tonnerre,Elle éclate sur nos vallons ;Elle fait tressaillir la terre.C’est un orchestre de démonsDont les infernales chansonsSèment la mort en tourbillons,Écoutez la Voix des Canons.2Où la gaieté fusait sans retenueL’inquiétude apparut tout d’abord,Et puis la crainte et la peur toute nueFirent courber bien des fronts sous le sort.Or, la maman, au lieu d’une berceuse,À son bambin qui ne voulait dormir,Tout en pleurant fredonnait, malheureuse,Ce chant plaintif, qui la faisait frémir :(refrain)3Quand finira cette ignoble tuerieDans l’Occident qu’on « croit » civilisé,Quand s’éteindra la sanglante furieQue la raison saura bien maitriser,Toutes en chœur, femmes ! contre la guerre.Unissez-vous car il faut, désormais,Ne plus : revoir ces longs mois de misère,Et vous direz dans un accord parfait :Dernier refrainÔ ! fuyez la Voix des CanonsQui précède tant de misères,Bien trop nombreux furent les nomsDes enfants regrettés des mères,Et que la Paix sur nos vallonsClame ses plus douces chansons,Pour qu’a jamais dans nos sillonsS’éteigne… la Voix… des Ca…nons.
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La Voix des canons
Gouté, Gaston-Maxime
Texte de Gaston-Maxime Gouté (1915). Air « L’Âme des violon ».
Paru aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 92).