La bonne terre de chez nous,
La terre est crayeuse et fragile,
On colle après les sabots roux,
(Fond de calcaire, fond d’argile !)
Et les vieux ceps de la côte
Dominent la moisson haute,
Au front d’or échevelé :
(Champ de vigne, champ de blé !)
La terre en haut, la terre en bas
N’a pas un arpent d’inutile ;
Regarde la terre, mon gâs !
(Fond de calcaire, fond d’argile !)
Et toi qui sera un homme,
Parmi le monde où nous sommes,
Vois aussi se dérouler :
(Champ de vigne, champ de blé !)
Si tu ne restes paysan
Tu seras « quelque chose » en ville ;
Nul travail n’est avilissant !
(Fond de calcaire, fond d’argile !)
Car tu dois une récolte :
Front qui pense, cœur qui volte,
Mains agiles, bras musclés.
(Champ de vigne, champ de blé !)
Il pousse de tout ici-bas,
Même en les jachères stériles :
Aussi, prends la pioche, mon gâs !
(Fond de calcaire, fond d’argile !)
Prends un marteau, prends un livre !
Tu seras digne de vivre
Si tu veux t’en rappeler :
(Champ de vigne, champ de blé !)