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Ouvriers et paysans

Keller, Charles


Texte et musique de Jacques Turbin [Charles Keller] (1907).


Indication : Le refrain triste au début, plus accentué à chaque reprise, exprimera successivement l’indignation, la révolte et la menace.

1
Au labeur sans récompense
Voués par un dur décret,
Nous traînons une existence
Machinale et sans attrait ;
Nous vivons sans espérance,
Nous mourons sans un regret
 
(Refrain)
Pauvre race prolétaire
Parias des temps présents,
Frères égaux en misère, / Ouvriers et paysans / Ouvriers et paysans (bis)
 
2
Si la terre est productive,
C’est à nous seuls qu’on le doit !
Car c’est nous la force active :
Le pain blanc, l’habit, le toit
Sont notre œuvre collective,
Et combien ont faim et froid !
 
refrain
 
3
La Finance et l’Industrie
Nous égorgent en détail,
Et demain, pour la Patrie,
Grande par notre travail,
Nous irons à la tuerie :
Sommes-nous donc un détail ?
 
refrain
 
4
Des chants montent des usines
Des chantiers, du flot marin,
Des carrières et des mines,
Des sillons où naît le grain ;
Chants de deuils et de famines,
Tous ont le même refrain :
 
refrain
 
5
Au destin qui nous accable
n’est-il point d’allègement ?
L’égoïsme impitoyable
Doit-il éternellement
Rire au nez du pauvre diable
Sans la peur du châtiment ?
 
refrain
 
6
La colère en nous fermente,
Nous en sommes à crier,
N’affrontez pas la tourmente,
Faites droit à l’ouvrier,
Ou la voix qui se lamente,
Deviendra l’ymne guerrier.
 
refrain

Nancy : impr. J. Coubé, [1907].

Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 139-140).