Aux barricad’s de Gay-Lussac,Les Enragés en tête,Nous avons déclenché l’attaque :Ah, foutre-dieu, quelle fête !On jouissait dans les pavésEn voyant le vieux monde flamber.Tout ça a prouvé, Carmela,Qu’la Commune n’est pas mortePour s’éclairer, les combattantsFoutaient l’ feu aux bagnoles :Une allumette, et en avant,Poésie du pétrole.Et fallait voir les C.R.S.Se faire griller les fesses !Tout ça a prouvé, Carmela,Qu’la Commune n’est pas morteLes blousons noirs politisésOnt saisi la Sorbonne.Pour contester et pour briser,Ils ne craignaient personne.La théorie s’ réalisant,On a pillé les commerçants.Tout ça a prouvé, Carmela,Qu’la Commune n’est pas morteCe que tu produis t’appartient,Y a qu’ les patrons qui volent.Te faire payer au magasin,C’est se foutr’ de ta fiole.En attendant d’ s’autogérerOn f’ra la critiqu’ du pavé.Tout ça a prouvé, Carmela,Qu’la Commune n’est pas morteTous les partis, les syndicats,Et leur bureaucratie,Oppriment le prolétariat,Autant qu’ la bourgeoisie.Contre l’État et ses alliés,Formons des conseils ouvriers.Tout ça a prouvé, Carmela,Qu’la Commune n’est pas morteLe Conseil pour l’occupationCrachait sur les trotskistes,Les maoïst’s et autres cons,Exploiteurs de grévistes.À la prochain’ ça va saignerPour les enn’mis d’ la liberté.Tout ça a prouvé, Carmela,Qu’la Commune n’est pas morteMaintenant que les insurgésRetourn’nt à la survie,À l’ennui, au travail forcé,Aux idéologies,Nous sèmerons pour le plaisirD’autres fleurs de mai à cueillir.Tout ça pour prouver, Carmela,Qu’la Commune n’est pas morte
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Texte anonyme (juin 1968). Sur l’air : « Elle n’est pas morte » (1885) d’Eugène Pottier.