Le jour meurt au ras des guéretsEt son parfum dernier embaume.La belle Lison prend le fraisAu seuil de la maison de chaume ;Pierre, un gâs qu’elle a remarquéParmi ceux qui s’approchent d’elle,Revient des champs, bien fatigué :« Holà ! » dit la belle.Holà ! Monsieur Pierre, bonsoir !Vous rentrez des champs de bonne heure ;Venez donc un brin vous asseoirSur mon banc, devant ma demeure.- Ma foi ! ça n’est pas de refus ;Je suis si las, mademoiselle,Que mes pieds ne me portent plus !- Ah ! Ah ! dit la belle.Mais, faisons la causette un peu ;Connaissez-vous quelque nouvelle ?- Rien du tout, du tout, hormis queVous êtes toujours la plus belle !Les raisins sont-ils bien rosés ?- Oui !… mais moins doux, Mademoiselle,Que doivent être vos baisers !- Chut ! Chut ! dit la belle.Car le monde, à cette heure-ci,Du fin fond des labours remonte ;S’il entendait parler ainsiIl jaserait sur notre compte.Lors, dit en soupirant le gâs,Comment faire, Mademoiselle,Pour que les gens n’entendent pas ?- Rentrons !… dit la belle.
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La Causette
Couté, Gaston
Texte de Gaston Couté. Musique de Georges Klotz (1904). Puis autre musique : Max Boyer (2016).