Attends-moi ce soir, m’as-tu dit, maîtresse ;Et, tout à l’espoir d’avoir ta caresse,Je me suis assis au banc d’un café ;Mes yeux inquiets vont de la terrasseAu clair va-et-vient des femmes qui passent,Croyant chaque fois te voir arriver.Tout en t’attendant j’ai pris une absinthe.L’heure où tu devais venir, l’heure tinteTu n’es pas là. Mon verre est vide. Une autre absinthe !L’eau tombe en mon verre à très lentes gouttesEt mon cœur où tel vient tomber le doutePose des questions tout seul et tout bas ;Gardant comme un leurre un brin d’espéranceTandis que le soir s’engrisaille, il penseAu deuil de ma nuit si tu ne viens pas.Tout en t’attendant, j’ai pris deux absinthes.Ton heure est passée, une autre tinteEt rien encor ! Mon verre est vide… Une autre absinthe !Non, décidément ! Assez de t’attendre !Tu ne viendras pas, car je crois comprendreCe que je saurai peut-être demain ;En partant me voir, d’autres t’ont suivie.Tu m’as oublié puisque c’est la vieEt t’es arrêtée à moitié chemin.Tout en t’attendant j’ai pris trois absinthes,Et compté trois fois les heures qui tintent.C’est bien fini ! Mon verre est vide. Une autre absinthe !Je veux me saouler à rouler par terre.Comme un vrai cochon. Quant à toi, ma chère,Si quelque regret te ramène ici,Et que tu me voies sous les pieds des tables,Ne t’arrête pas et va-t’en au diable !…J’ai le cœur trop sale en ce moment-ci.Je ne t’attends plus et prends des absinthesSans me soucier des heures qui tintent…Holà ! garçon ! Mon verre est vide !… Une autre absinthe !
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Les Absinthes
Couté, Gaston
Texte de Gaston Couté. Puis diverses musiques : Jacques Ivan Duchesne (2000), Max Boyer (2007).
Record : Daraquy, Bruno. Les Absinthes : Bruno Daraquy chante Gaston Couté