1Hé ! vous tous, les déshérités,Les victimes d’atrocités,Les sans-le-rond et les sans-gîte,Qu’un ferment de rancœur agite ;Élargissez le cycle étroitOù le sort vous fait vous débattre !Compagnons, nous voulons combattrePour l’Égalité, pour le Droit !Nous livrons la « Grande Bataille » ;Nos rangs sont ouverts, ho ! les les gas !Soyons le nombre, ayons la taille !Frappons d’estoc, frappons de taille !Et gare les dégâts !2Et vous autres, les abusésQu’avait un instant médusésLe ton menaçant de ganachesTrès en galons, très en panaches ;Vous tous qui craigniez la terreurQue vous prédisaient les faussaires,Venez, nous sommes les sincèresChargeant sus au camp de l’Erreur !Nous livrons la « Grande Bataille » ;Nos rangs sont ouverts, ho ! les les gas !Soyons le nombre, ayons la taille !Frappons d’estoc, frappons de taille !Et gare les dégâts !3Et vous aussi, les indécisQue l’inextricable lacisDes procédures embarrasse,Qu’émeut la question de raceEt que tient en l’obscuritéLa mauvaise foi coutumière,Venez, nous sommes la Lumière :Nous marchons pour la Vérité !Nous livrons la « Grande Bataille » ;Nos rangs sont ouverts, ho ! les les gas !Soyons le nombre, ayons la taille !Frappons d’estoc, frappons de taille !Et gare les dégâts !4Et vous encore, les résignésPar tels sectaires consignésÀ l’imbécile indifférence,Qui cataloguiez la souffrance,Lâchez votre infâme milieu :Que par votre voix retentisseLe cri d’Amour et de justice !Ressaisissez-vous, nom de Dieu !Nous livrons la « Grande Bataille » ;Nos rangs sont ouverts, ho ! les les gas !Soyons le nombre, ayons la taille !Frappons d’estoc, frappons de taille !Et gare les dégâts !
Chanson « La Grande bataille » de Léon de Bercy ; musique de Jean Cerneuil
In Le Libertaire, 3e série, nº 46 (14-21 octobre 1900).