Qu’il est bon d’être libre…

Plus de vingt siècle d’esclavage

Lourd comme une chape de plomb

Vous ont dressé pour le servage

En vain vous cherchez votre à plomb.

Vous marchez avec des béquilles,

Et vos yeux ne savent pas voir

Vos esprits las dans leurs coquilles,

Fuient les beaux rayons de l’espoir

Quand le soleil se lève à l’horizon

Illuminant les forêts et la plaine

Ou quand la nuit descend calme et sereine

Portant le rêve au seuil gris des maisons

Quand près de vous, tout grandit, chante et vibre

Comprenez-vous qu’il est doux d’être libre.

 

Pour vivre il vous faut la tutelle

D’un maître guidant vos efforts

Votre esprit point ne se rebelle

Vous êtes lâches sans remords.

Chair à canon dans la tuerie

Chair à travail jusqu’au tombeau

— Mais le bétail à l’écurie

Parfois éventre son bourreau.

 

Quand le soleil se lève à l’horizon

Que sur les monts dans la plaine argileuse

L’œil voit mûrir des moissons merveilleuses

Changeant décor au rythme des saisons

Quand près de vous, tout grandit, chante et vibre

Comprenez-vous, qu’il est bon d’être libre.

 

Si la vie est un marécage

Où l’on s’enlise et où l’on meurt

C’est que vous manquez de courage

De raison d’espoir et de cœur.

Quand une ardeur toujours nouvelle

Animera votre cerveau

Vous verrez que la vie est belle

Jusqu’en les fleurs sur les tombeaux.

 

Quand le soleil se lève à l’horizon

Illuminant les forêts et la plaine

Saisissez vous que sans peur et sans haine

La vie serait grande par la raison

Quand près de vous, tout grandit, chante et vibre

Comprenez-vous, qu’il est bon d’être libre.