1Misérables vaincus de la mêlée humaine,Parias des cités, des hameaux et des bourgs,Ouvriers, paysans, serviteurs, gens de peine,Aux labeurs sans profit, condamnés sans recours.Nous avons un drapeau troué par la mitraille,Teint dans mille combats du sang des travailleurs,Devenons une armée et livrons des batailles :Quand nous donnerons tous, nous serons les vainqueurs.Nous sommes le tronc et l’écorceDe l’arbre de l’Humanité ;Nous sommes sa sève et sa force (bis),Mais l’arbre n’a jamais portéSa rouge fleur : l’Égalité !2Producteurs méprisés des richesses du monde,À la peine toujours et jamais à l’honneur,Manquant même, du pain qui, grâce à nous, abonde,Travailleurs, affirmons notre droit au bonheur.Levons-nous, compagnons, multitude asservie,Rassemblons les faisceaux de nos groupes disjoints,Nous voulons notre place au banquet de la vie,Nous voulons notre part égale à nos besoins.Nous sommes le tronc et l’écorceDe l’arbre de l’Humanité ;Nous sommes sa sève et sa force (bis),Mais l’arbre n’a jamais portéSa rouge fleur : l’Égalité !3Nous voulons labourer, couper le blé et l’orge,Battre en grange et porter tout le grain au moulin,Travailler sous le sol, à l’usine, à la forge,Bâtir, coudre et tisser le coton et le lin.Mais aussi nous voulons, dans nos riches récoltes,Librement, à notre aise, puiser à pleines mains,Et, si on nous accule aux sanglantes révoltes,Nous saurons vers le Droit nous tailler un chemin.Nous sommes le tronc et l’écorceDe l’arbre de l’Humanité ;Nous sommes sa sève et sa force (bis),Mais l’arbre n’a jamais portéSa rouge fleur : l’Égalité !

« Le Réveil » musique de Jean de La Vanne
Tiré de : Les Chants du peuple. Série nouvelle ; nº 1. — Paris : Temps nouveaux, [ca 1902]. — N.p.