1Puisque ce soit l’assistanceChacun de nous doit les coupletsDont on paraphe la quittancePar des bravos ou des sifflets,Mes chers amis laissez-moi dire,par la complainte que voilà,Que pour combattre, éduquer, rire,La Muse rouge est toujours là !2Séchant les pleurs de la romancePar les éclats de la chanson,Après laquelle recommenceLa chansonnette sans façon ;Vers la révolte consciente,Guidant la foule au ventre plat,Pour activer sa marche lente,La Muse rouge est toujours là !3En fustigeant l’œuvre néfasteDes trafiquants de l’oraison,Dans les élans vers le ciel vasteSont un outrage à la raison ;Avant d’aller cueillir des rosesDans les sentiers de l’au-delà,Pour démolir les vieilles choses,La Muse rouge est toujours là !4Ayant l’horreur de la tuerieOù tant de gueux sont massacrésSur les autels de la PatrieQui les immole sans regrets ;Dès qu’on meurtrit la chair du mondeSur le terrain qu’il défricha,Pour réprouver la guerre immonde,La Muse rouge est toujours là !5Aidant les hommes de lumièreÀ libérer l’humain troupeau,La Muse rouge est la plus fièreEt son regard est un flambeau.Si la sottise et la critiqueD’un œil jaloux voyaient cela,Pour leur crier : zut !… en musiqueLa Muse rouge est toujours là !
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La Muse rouge
Bizeau, Eugène
Texte d’Eugène Bizeau (1922). Musique d’Alfred Mignon (1872-1949).
Paru à La Muse rouge en 1922.
Paru aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 128).