IL’autre jour, dans mon village,C’était la foire aux dindons…Tous ces oiseaux sur l’herbageAvaient de triples mentons.Ils devaient à leur mangeoireUn abdomen, de prélat…Mais les plus gros de la foireN’étaient pas ces dindons-là !2Dindons de toutes les tailles,Ils excitaient la fiertéDes amateurs de volaillesQui les mettront eu pâté…Leur plume était verte et noireEt brillait d’un vif éclat ;Mais les plus beaux de la foireN’étaient pas ces dindons-là !3On les chargeait, en voitureEt, vendus au poids de l’or,Ils pataugeaient dans, l’ordure,Contents d’avoir un tel sortDans la charrette à Grégoire,Ils se croyaient au Sénat…Mais les plus grands de la foireN’étaient pas ces dindons-là !4Quand le soir vint sur la plaine,Marchant à pas de velours,La place fut longtemps pleineDe cris gutturaux et lourds…Car, ivres de toujours boirePour tel ou tel candidat,Au lieu de quitter la foire,Les plus dindons restaient là !
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La Foire aux dindons
Bizeau, Eugène
Texte d’Eugène Bizeau (≤1932). Musique par Georges Isabelli [Georges Dominique “Delmas” (....-1942)].
Paru dans : L’Avenir du Bougie 50 [?] no. 66 (21 avril 1932), p.3. D’après https://www.libertarian-labyrinth.org/eugene-bizeau/eugene-bizeau-1883-1989/
Paru dans Le Libertaire, 4e série, 38e année, nº 356 (15 avril 1932).
Paru aussi sur l’affiche « La foire électorale est ouverte, choisissez votre trique » imprimée en page centrale de La Voix libertaire [14 oct. 1947].