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Nos frères d’Allemagne

Herbel, Émile


Texte d’Émile Herbel (1889).


1
De l’Elbe au Rhin s’étend la grève,
L’Allemagne entière se lève
Au cri de « guerre au capital ! »
Hardi ! frères ! luttes sans trêve
Pour réaliser notre rêve,
Pour atteindre notre idéal.
 
Bravant prisons et fusillades,
Accomplisses votre dessein,
Sonnez le tocsin, camarades !
Sonnez le tocsin.
 
2
À vous appartenait sans doute
D’élargir les premiers la route
Qui mène à l’Éden social,
Le monde entier, regarde, écoute,
Soyez vainqueurs coûte que coûte,
Étranglez l’aigle impérial.
 
Bravant prisons et fusillades,
Accomplisses votre dessein,
Sonnez le tocsin, camarades !
Sonnez le tocsin.
 
3
Esclaves brisez votre chaîne,
Mineurs quittez votre géhenne,
Criez : « vivre égaux ou mourir ! »
Pour vous la victoire est prochaine,
Fils Engels, de Marx et de Heine,
À vous appartient l’avenir.
 
Bravant prisons et fusillades,
Accomplisses votre dessein,
Sonnez le tocsin, camarades !
Sonnez le tocsin.
 
4
Nous avons la même souffrance,
Nous avons la même espérance
En un plus juste lendemain ;
Marchons tous à la délivrance.
Serfs d’Allemagne et serfs de France,
Ô frères ! donnons-nous la main ;
 
Bravant prisons et fusillades,
Accomplisses votre dessein,
Sonnons le tocsin, camarades !
Sonnons le tocsin.

Paru dans L’Attaque : organe socialiste révolutionnaire (1888-1890), nº 42 (1er-8 juin 1889).