Au Parti révolutionnaire cosmopolite de toutes les écoles.
APPELEn avant ! les forges, les mines,Les fabriques et les chantiers.Compagnons de tous les métiers,Martyrs de toutes les famines,Formats que la misère vendÀ la bourgeoisie usurière,En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !Venez, l’enfant ; venez, la femme ;Pâles meurtris des greniers froids :La douleur affirme ses droits,Les sanglots ont fait leur programme.Il faut à tout être vivantSol, outils, matière première.En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !Sur vous, ouvriers de charrue,Batteurs en grange, vignerons,Valets de ferme, bûcherons,L’usure étend sa main bourrue :La grande culture arrivantEnglobera lopin, chaumière.En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !Vous qui sombrez dans les déboires,Marchands, débitants, boutiquiers,Pour vous avaler par milliers,Un monstre ouvre ses deux mâchoires :On nomme ce requin géant :Féodalité financière.En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !DÉCLARATION DES DROITS ET GRIEFSMeurt-de-faim, c’est à nous le globe.Par nos longs travaux du passé,Siècle à siècle, il s’est amasséL’héritage qu’on nous dérobe.L’humanité se soulevantVeut en rester l’usufruitière.En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !Dans quelques mains tout se concentreLa vapeur bout sans arrêter ;Nos bras ne pouvant plus lutter,Que faire ? Nous sangler le ventreOu peupler leurs bagnes, crevantSous la machine meurtrière ?En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !Eh ! quoi, nos forces collectives,Quoi ! vapeur, ton souffle éperduPour milliarder l’individu,Pour gaver les classes oisives ?Reprends ta ruche, essaim vivant ;C’est aux fourmis la fourmilière.En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !Nos patrons sont nos adversaires,Leurs canons l’ont prouvé cent fois.En face du camp des bourgeoisDressons le camp des prolétaires !Suis-nous, artiste et toi savant ;Nos marteaux forgent la lumière.En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !Babœuf après quatre-vingt-treize,La Croix-Rousse et son drapeau noir,Juin, les jours du désespoirEt le mur du Père-Lachaise,N’est-ce pas le mal s’aggravantEt pour progrès… le cimetière ?En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !VOTE DE CLASSEEt croyez-vous, épaules lasses,Que ceux qui, chargent votre dosRéduiront jamais vos fardeaux ?Rompons net et votons par classes :Plus de compromis énervant ;Laissons les traînards dans l’ornière.En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !C’est dit : Commençons, camarades,La révolte par le scrutin ;Tant pis pour eux si leur tocsinCouvre Paris de barricades.Les pouvoirs affolés souventFont sauter cette poudrière.En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !Commune, tu seras suivie,C’est le grand assaut pour le pain,Chacun doit manger à sa faim !Chacun doit vivre à pleine vie !Toi, drapeau rouge, flotte au vent,Salué de la terre entière.En avant ! la classe ouvrière,La classe ouvrière, en avant !