Chez un peuple démocratique,Les lois sont égales pour tous ;C’est pourquoi notre RépubliqueNe veut pas faire de jaloux.Deux réformes vont être faitesAu début du siècle nouveauLes curés auront des retraites, / Les travailleurs auront… la peau. (bis)Vous avez toujours l’habitudeDe blaguer nos législateursVoyez donc leur sollicitudeÀ l’égard des bons serviteurs !Vous seriez vraiment malhonnêtesDe trouver que ce n’est pas beau :Les curés auront des retraites, / Les travailleurs auront la peau. (bis)Si l’État reprend les églises,Il est juste d’indemniserLes conteurs de pieuses bêtises,Qu’on oblige à se reposer.Ah ! plaignons ces pauvres ascètes :Quel malheur s’ils buvaient de l’eau !Donnons-leur vite des retraites, / Les travailleurs auront la peau. (bis)À chacun selon son mériteIl vaut mieux, pour plaire à L’État,Se mettre marchand d’eau béniteQue d’enrichir le patronat.Et déjà les deux parts sont prêtesPour l’abeille et pour le corbeauLes curés auront des retraites, / Les travailleurs auront la peau. (bis)Attendez, braves prolétaires,Pour toucher aussi quelques sous,Que messieurs les parlementairesAient le temps de penser à vous.D’ici là, rien dans vos assiettes :Travaillez donc, méchant troupeau !Les curés auront leurs retraites, / Quant à vous, vous aurez… la peau. (bis)
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Les Deux réformes
Grados, Paul
Texte de Paul Grados (≤1905). Sur l’air « Le Pendu de Saint-Germain » (1888) musique de Camille Baron (sur un texte de de Maurice Mac-Nab).
Paru aussi in : La Chanson ouvrière : édition trimestrielle des œuvres des poètes et chansonniers du prolétariat (1905-1905), nº 2 (1905, juin).