1Depuis que la saint VermineS’étale triomphalement,Et qu’au sommet de la colonne,On peut voir son fourmillementTous les cœurs sont dans la tristesseEt dans Montmartre qui gémit,Devant la Butte qui s’affaisse,On entend retentir ce cri :Elle fout le camp, la Butte,Elle fout le camp.2Depuis que frocards et chers pèresSont grimpés le long du coteau,Et que désertant leurs repaires,Ils se sont installés là-haut,Depuis que le Sacré-Viscère,Sur Paris pèse lourdement,Sous ce poids qui le désespère,La Butte s’en va tristement.Elle fout le camp, la Butte,Elle fout le camp.3Cafards qui salissez la ButteDe votre noir sillonnement,Prenez bien garde à la culbuteQui vous guette certainement.Vous pouvez brûler plus d’un cierge,Implorer le ciel à genouxEt prier Jésus ou la ViergeD’apaiser la Butte en courroux.Elle fout le camp, la Butte,Elle fout le camp.4Si la justice populaireEst impuissant contre vous.Le jour est proche où, sans colère,La Butte nous vengera tous.Sa chute sera la vengeance ;L’heure dernière sonneraPour la fétide et noire engeance,La Butte les écrasera.Elle fout le camp, la Butte,Elle fout le camp.
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La Butte fout le camp
Méric “Luc”, Victor
Texte de Luc (1905) [Pierre Méric]. Musique de Paul Saphir.
Chanson anti-cléricale opposée à la basilique du Sacré-Cœur, construite de 1875 à 1923 au sommet de la butte Montmartre (mais inaugurée en 1891).
Paru à la Librairie de propagande socialiste J.-B. Clément (Paris) avec une autre chanson des mêmes auteurs (« Un Discours de Millevoye ») et encarté dans le nº 3 (sept. ? 1905) de La Chanson ouvrière.
Paru aussi in : la Collection 1911 de La Muse rouge.
Paru aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 38).