1Quand le soudard s’embête trop en France,Le seul moyen qu’il a d’se divertirC’est de partir.Il prend son « sabre « et, riche d’espérance,Il va, chantant le refrain que voiciTrès réussi :(refrain)Courons au carnage !Vive le pillage !Fusillons,Mitraillons,Brûlons, saccageons !Sur notre apanageAmis, faisons rage !Et cueillonsDes galons ;Nous colonisons !2Quand il arrive sur la terre d’Afrique,Il est d’abord tout-à-fait ahuriEt très marriD’y voir des gens à l’humeur pacifique,Hospitaliers et pas méchants du tout,Pas pour un sou.3Cela n’est pas fait pour le rendre folâtre ;Il est venu pour planter le Drapeau,Pas pour la peau .Et, si le noir ne tient pas à se battre.Point n’est besoin de son consentementC’est évident !4Alors un jour, [… ?]e crier gare ;Pris de fureur il se met à tuer,À massacrer ;Il pille, brûlement et viole, en vrai barbare.Semant la mort et la terreur partoutMais il s’en fout.5Car il sait bien que, de retour en France.Le populo sait toujours le fêterSans rouspéter ;Et ce sera la juste récompenseDe son courage à braver le périlAinsi soit-il !Courons au carnage !Vive le pillage !Fusillons,Mitraillons,Brûlons, saccageons !Sur notre apanageAmis, faisons rage !Et cueillonsDes galons ;Nous colonisons !
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Le Chant du soudard
Méric “Luc”, Victor
Texte de Luc [Victor Méric] (≤1900). Sur l’air : « V’là les bleus qui passent » (ca 1891) musique par Émile Spencer sur des textes de Poupay.
Paru aussi in : Le Libertaire, 3e série (1899-1901), in nº 32 (8-15 juillet 1900).